Voici un bracteate absent des plus grandes collections des musées polonais (à Cracovie, Varsovie, Poznań). Il appartient à la classe des bractéates célèbres de l'époque de la scission du district, comme l'Ange ambulant, la Sirène ou le Centaure. Mais contrairement à eux, il n'est jamais apparu aux enchères jusqu'à présent.
Genèse de l'émission: la période de la scission des districts est l'une des parties les plus fascinantes de la frappe polonaise. On l'a qualifiée d'"âge sombre" de la numismatique médiévale, tant ses pages restent à découvrir. Comme le mentionne Witold Garbaczewski dans"Iconographie des pièces de Piast", le monnayage de Mieszko III ouvre un nouveau chapitre de la monnaie polonaise. Il introduit non seulement des brakteates à une face à la place des denars à deux faces, mais il intensifie également le système d'échange périodique des pièces. Il en résulte une augmentation rapide du nombre de types de pièces. Le fait que le règne de Mieszko, bien que court, ne soit que légèrement inférieur en nombre de types à toutes les émissions antérieures de deniers des princes Piast illustre bien ce phénomène ! Les échanges fréquents et la nécessité de distinguer clairement les émissions successives ont donné naissance à de nombreux motifs de timbres originaux.
Iconographie: bien que ce bracteat rappelle le motif bien connu du "combat avec le lion" (symbole de l'affrontement entre le bien et le mal) du monnayage de Piast, sa représentation est unique. Que ce soit sur les deniers de l'Exil avec cette scène, sur les émissions ultérieures de ses fils ou sur le brakteate avec l'inscription"au salut de Mieszko" (Kopicki 136), la figure du chevalier (prince) est toujours prête à se battre et brandit son épée. Ici, en revanche, malgré le lion grimpé qui se prépare à attaquer, il adopte une attitude digne et représentative, l'épée posée sur l'épaule. Une pose qui souligne le courage et la majesté du prince. La croix centrale, qui, avec les étoiles, doit être considérée comme un symbole christologique, est également un élément important du timbre.
Attribution préliminaire: il s'agit d'un brakteat conservé dans le style caractéristique de Mieszko III. Cela se voit notamment dans la manière dont le visage ou les cheveux du chevalier sont représentés sur le timbre. Selon Witold Garbaczewski, il ne s'agit cependant pas nécessairement de son émission. L'absence d'inscription sur la pièce laisse penser qu'il s'agit d'une émission plus tardive. D'après son analyse préliminaire, il est probable qu'il s'agisse d'une pièce de Grande-Pologne (peut-être aussi d'Inowrocław ou de la région frontalière entre la Grande-Pologne et la Silésie), datant de la fin du XIIe et du XIIIe siècle. Toutefois, l'attribution exacte de cette pièce nécessite des recherches plus approfondies.
Résumé: Il s'agit d'une pièce unique . Elle n'est pas décrite dans la littérature. Elle fait partie de celles que l'on peut comparer à des comètes en orbite dans le ciel. Souvent, nous ne savons même pas qu'elles existent, mais une fois qu'elles apparaissent, elles attirent l'attention de beaucoup. Les chances de trouver de telles pièces sont cependant rares, et ceux qui sont en retard n'ont qu'un sentiment d'occasion manquée.