Le zloty est en effet la seule pièce d'argent disponible du roi Michel Korybut.
Une pièce qui, selon Lengnich, n'a été frappée qu'à 5 000 exemplaires !
Après l'abdication de Jan Kazimierz, le Sejm a décidé de fermer tous les hôtels des monnaies de la Couronne. La situation devait changer avec l'élection d'un nouveau roi, mais après l'élection de Wiśniowiecki, les sessions de la Diète ont été interrompues. Sans la décision de Jan Andrzej Morsztyn, nous n'aurions pas eu de pièces de la couronne datant de l'époque de ce souverain.
C'est le grand trésorier de la Couronne de l'époque qui, en 1671, a décidé de frapper un petit nombre de pièces d'or équivalant à un tiers de thaler. Ces pièces devaient être soumises à la prochaine Diète afin qu'elle puisse adopter une loi autorisant leur frappe. Ils'agissait donc de spécimens d'essai, fabriqués sur commande, et non d'une émission destinée à la circulation. Cependant, ce Sejm fut également dissous et les pièces, sur ordre du roi, furent fondues à l'hôtel des monnaies.
La rareté des pièces n'en est que plus grande. Sur les 5.000 pièces, seule une petite partie du tirage a probablement survécu.
Cette émission intéressante d'un point de vue historique l'est également d'un point de vue héraldique. Son revers porte les initiales de Michał Hodermann, le directeur de la Monnaie de Bydgoszcz, mais c'est le blason de l'avers qui est unique dans la frappe polonaise. Comme le souligne Zbigniew Kiełb :
"Unique à l'échelle de l'ensemble du monnayage polonais de la période 1479-1707 est le placement des armoiries du ministre du Trésor, Jan Andrzej Morsztyn (armoiries de Leliwa), sur des clés croisées. Il s'agit d'un cas unique. Le but de ces clés n'était pas d'embellir la pièce, mais d'indiquer clairement le responsable et le superviseur de la production des pièces d'épreuve de 1671. Il s'agissait de Jan Andrzej Morsztyn, en vertu de sa fonction de ministre du Trésor de la Couronne, dont la marque de dignité en tant que Grand Trésorier était précisément les deux clés."
Il s'agit d'un exemplaire clairement rayé, mais malgré son mauvais état de conservation, il s'agit toujours d'une pièce d'or de Korybut très rare et très prisée.